Alexandra Humbert, championne de ju-jitsu, performe : trois médailles aux mondiaux de 2019. Rencontre avec cette jeune femme inspirante qui a à coeur de faire connaître sa discipline et transmettre sa passion aux plus jeunes.
Pouvez-vous présenter en quelques mots, nous parler de votre parcours de sportive ?
J’ai commencé le judo jujitsu à l’âge de 10 ans dans la commune d’Arzano et j’ai immédiatement trouvé MON sport. Les résultats en compétitions sont vite venus et à 16 ans j’ai obtenu la ceinture noire. Je suis niveau national en judo mais j’ai décidé de percer un peu plus dans le jujitsu. Je suis actuellement éducateur sportif de judo jujitsu et ceinture noire 4ème dan.
Quel est votre palmarès ?
Comme dit précédemment j’ai fait plusieurs championnats de France judo : 3è (3è en 2012), 2è et 1ère division.
En parallèle, j’ai débuté le jujitsu en duo system (partie technique) avec mon professeur Bruno Arnaison avec 6 podiums nationaux (2006 à 2011) et 2 coupes d’Europe (5è en 2010).
En 2011 je me lance sur le fighting system (partie combat) et le ne waza (combat au sol).
Palmarès fighting :
- 8 podiums nationaux (2 titres en 2017 et 2019)
- 2 podiums européens (3è en 2015 Gent et championne d’Europe 2019 Bucarest),
- 2 podiums mondiaux (7è en 2015 Bangkok, vice championne 2019 Abu Dhabi, championne du monde par équipe 2019 Abu Dhabi).
Palmarès ne waza :
- 5 podiums nationaux ( 1ère en 2019)
- championne d’Europe 2019 Bucarest,
- 3è au championnat du monde 2019 Abu Dhabi.
Comment décririez-vous votre sport, le ju-jitsu ?
Il y a 3 activités différentes dans le jujitsu :
- La partie technique (duo system) qui consiste à démontrer un programme technique devant des juges en parallèle avec un autre duo.
- La partie combat (fighting system), où le but est de gagner avec un maximum de points ou en marquant ippon en pieds/poings (toucher l’adversaire sans qu’il riposte), en projections (faire tomber l’adversaire avec un impact marqué) et au sol (immobiliser l’adversaire ou le faire abandonner sur clé ou étranglement).
- La partie ne waza, en gagnant avec un maximum de points ou en soumettant l’adversaire par clé ou étranglement.
Votre geste/mouvement ou combinaison préférée ? Pouvez-vous le décrire ?
En fighting, j’aime faire un enchaînement rapide en atemis (3 coups de poings) puis de venir au contact et projeter par ura nage ou tani otoshi puis conclure avec une immobilisation ou clé de coude en fonction de comment réagi l’adversaire. Pour le ne waza, j’affectionne l’abandon par clé de genou.
Pendant votre parcours est ce que cela é été difficile en tant que femme de vous imposer dans votre sport ?
Nous n’avons aucun souci pour s’imposer en tant que femme. Nous faisons une discipline par catégories de poids ce qui permet à toutes les morphologies de pouvoir s’exprimer et l’ambiance au jujitsu est formidable que ce soit au niveau national ou mondial tout le monde est copain.
Trois médailles lors des mondiaux de novembre, parlez-nous de ces mondiaux, quelles ont été vos émotions ?
Ces 3 médailles au Championnat du Monde 2019 ont été l’aboutissement d’un challenge. En effet, en début de saison j’ai décidé de tenter ma chance dans une nouvelle catégorie de poids, les -45kg. Après un régime alimentaire et un entraînement physique approprié, j’ai maintenu ce nouveau poids et ai parfaitement réussi à m’imposer au national puis au Championnat d’Europe.
Pour l’échéance mondiale, j’y suis allée sans me prendre la tête, sans stress, je voulais juste me prouver que je pouvais le faire. Paradoxalement, j’étais plus fière de ramener ces médailles à ma famille, mon professeur et mes élèves même si c’est vrai, monter sur un podium mondial ça fait toujours plaisir.
Pendant le confinement, continuez-vous à vous entraîner ?
Pendant ce confinement, évidemment je ne peux plus m’entraîner sur un tatami avec mes camarades mais je vais courir ou fais de la préparation physique à la maison même si la transpiration n’est pas la même 😉
Quelles sont vos prochains objectifs ?
Les prochains objectifs sont simples, refaire la même chose que l’an passé voir mieux. Il faudra être à fond cet été car comme l’épidémie covid-19 fait ravage, toutes les compétitions nationales et internationales sont repoussées en septembre/octobre/novembre. Un sacré condensé sportif quoi …
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