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Handisport

Surf et parachutisme – Anaëlle Le Blévec sportive handisport inspirante

Pour l’ouverture de ce blog sport, j’ai voulu aller à la rencontre d’Anaëlle Le Blévec, sportive handisport inspirante. La jeune femme s’est illustrée en para-surf en 2017 avec un titre de championne de France. Ses sports : le surf et le parachutisme.

Son Parcours

A 3 ans, Anaëlle, originaire de Mayenne, est diagnostiquée handicapée à la marche. Pour autant, Anaëlle, comme les autres enfants de son âge, s’essaie au sport. Ou plutôt à une multitude de sports, sans jamais pouvoir performer réellement. Si elle ne se sent jamais mise à l’écart par ses camarades, son handicap empêche sa progression et son évolution sur le long terme. C’est à ce niveau que se fait la mise à l’écart ce qui génère pour elle de la frustration. Elle aurait aimé poursuivre par exemple la danse et/ou l’équitation. Dans la vie de tous les jours, Anaëlle est une jeune fille intrépide qui monte dans les arbres, fait du vélo et passe le plus clair de son temps dehors… (pas clair sur le fait que ce soit quand j’étais enfant)

Pendant toute son enfance, les examens se multiplient. Le but : mettre un nom sur son handicap. Quand enfin, le diagnostic tombe, en 2007, après 7 ans d’attente, Anaëlle a 15 ans. Elle est atteinte d’une maladie génétique évolutive et incurable qui répond au nom de Strümpell Lorrain. Là, le contrecoup est difficile. Dans la perception que la jeune femme se fait de la maladie et de son issue, une vie normale lui semble bien impossible. L’irrémédiabilité de son handicap, l’éloigne du sport quelques temps. Entouré de ces proches, elle arrivera à accepter son handicap mais surtout décidera que cela ne la conditionnera pas. 

Anaëlle, toujours pleine d’énergie, participe pour la première fois au Téléthon en 2008. Elle décide de s’y engager davantage et rejoint alors la coordination départementale. Dans ce cadre, en sillonnant le département (Mayenne), elle découvre que le sport n’est pas seulement réservé au valide. Elle découvre alors le handisport par le handi-basket qu’elle pratiquera d’ailleurs quelques temps à Laval. « C’était génial pour moi car je ne mobilisais que des membres qui fonctionnaient parfaitement. Et c’était rigolo car il n’y avait au début que des hommes et pour la plupart des hommes valides : c’était génial d’aller à leur contact et de travailler la performance. Très vite je progresse et arrive à me déplacer vite »

Premières performances remarquées

En mer

Après une escapade en Grèce, elle arrive en Bretagne pour terminer ses études d’enseignante. Au centre de Kerpape, elle découvre de nouveaux handisport : le surf et le tennis. Le même soir, elle s’inscrit au handi-basket, handi-tennis et au para-surf. Elle se concentrera très vite sur le surf.

Ma relation au sport est portée par le challenge et par le dépassement de soi

Sa première fois sur un surf, avec l’association Vagdespoir est intense : alors qu’elle s’essaie en position couché, elle se sent libre, grisée par la sensation de glisse, de liberté et de vitesse  » tellement grisant et puissant ». C’est acte, elle choisit la WSA de Guidel pour suivre des cours adaptés.

Elle se fixe, étape par étape, ses propres objectifs : se lever d’abord, tenir ensuite et enfin être de plus en plus précise sur la planche. Sa progression est fulgurante et elle devient en 2017 championne de France para-surf. Une performance d’autant plus impressionnante quand on sait qu’elle a commencé le surf seulement quelques temps auparavant.

En l’air

Parallèlement, Anaëlle toujours à la recherche d’adrénaline, s’essaie au parachute. Son ambition n’est pas d’y revenir, elle veut juste « sauter une fois », accomplir un de ses rêves. Ce saut est l’occasion d’une rencontre qui va quelque-peu contrecarrer les plans de la jeune femme. Pour sauter, Anaëlle est accompagnée de Gaëtan Krouche, porteur à Vannes.  Alors qu’elle se prépare pour son saut, Gäetan, à la recherche d’un partenaire handi, lui propose de former un duo. Objectif : compétition. Anaëlle refuse… avant de changer d’avis à l’issue de son saut. Voilà comment Anaëlle accroche une nouvelle discipline à son arc : le HandiFly.

  • Une épreuve artistique : un saut en parachute en tandem. Largués d’un avion, le sportif handi accompagné de son moniteur doit réaliser dans le meilleur temps, des figures imposées qui sont filmées par une troisième personne. 

Avec le parachute ce sont de nouvelles sensations de liberté et d’adrénaline qu’éprouve Anaëlle. Alors elle travaille et enchaîne les sauts sous l’affiliation du club de parachutisme de Lorient. Les premières expériences en compétition au championnat de France sont une nouvelle fois encourageantes.

Dans l’univers du parachutisme, elle se sent bien « L’ambiance générale est top et c’est hyper motivant pour continuer et travailler ses sauts. Valides et non-valides, pas de frontière, ce qui nous rassemble, c’est le sport ». En août 2019, elle participe pour la première fois à une compétition internationale HandyFly au Portugal. Une magnifique expérience et de très belles rencontres pour notre jeune sportive malgré des résultats loin de ceux escomptés. Elle termine en 14è position.

Les encouragements eux sont nombreux et si Anaëlle gagne en précision sur ses arrêts notamment, les performances seront là.

Les prochains objectifs

Une blessure aux épaules, en début d’année, contraint la jeune femme à arrêter le surf pour un temps, la privant des championnats d’Europe pour lesquels sa participation avait été validée. 

Côté parachutisme, avec 31 sauts en compteur, la jeune femme poursuit son entraînement, s’autorisant aussi des sauts pour le fun. Anaëlle recherche d’ailleurs des sponsors pour pouvoir s’équiper mais aussi financer ces sauts d’entraînement.

Une énergie au service des autres

En témoignant de son parcours sportif, elle veut montrer que sport et handicap ne sont pas incompatibles. Consciente de son rôle d’ambassadrice ou de marraine, elle sait que son expérience peut aider d’autres personnes à apprivoiser leur handicap et à en faire quelque chose de positif.

L’épanouissement d’Anaëlle passe par trois paramètres : 

  • de l’engagement pour soi : le surf et le parachutisme en font partie ;
  • Un engagement pour soi et les autres : exemple une chronique féministe à retrouver bientôt dans les Tricoteuses sur Radio Balise ;
  • S’engager seulement pour les autres, comme avec le projet TouteSport ou le collectif Nous Toutes.

Mon objectif à travers mes engagements et ma pratique sportive c’est de montrer que tout est possible pour peu qu’on accepte de sortir de sa zone de confort. Surtout je veux montrer qu’au-delà du handicap, il y a de bien belles choses à vivre.

Son énergie, Anaëlle ne la déploie donc pas que pour elle. Au quotidien aussi, elle s’engage : elle lutte et agit pour défendre la cause féministe notamment. Les valeurs du sport qui lui sont chères, elles les transportent ainsi bien au-delà du milieu sportif pour faire bouger les lignes. Envie d’en savoir plus : Anaëlle Le Blévec, marraine TouteSport. 

Cet article vous a donné envie de suivre Anaëlle, suivez-là sur ses réseaux : sa page Facebook

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